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Pour mieux répondre aux préoccupations des citoyens , La préservation de la santé mentale des pompiers, un enjeu pour la DGPC

Publié dans Horizons le 11/12/2016

par Neila Benrahal

L’amélioration des conditions psychologiques des agents de la Protection civile constitue une priorité pour la Direction générale de la Protection Civile (DGPC). Le colonel Mustapha El Habiri insiste sur l’importance de la prise en charge effective du sapeur-pompier, notamment sur le plan psychologique.

Une étude a été élaborée dans ce sens, dont l’objectif est la mise en œuvre d’une démarche préventive au niveau corporatif et d’assurer une prise en charge optimale des agents de la Protection civile, en les soutenant et en les accompagnant dans leurs missions au quotidien mais aussi répondre aux attentes des citoyens en détresse, tel est le challenge du psychologue de la Protection civile. Etant sur tous les fronts, le sapeur-pompier est confronté à toutes sortes de drames. Que de sang sur les routes, que de fumée dans les usines et les forêts, que de personnes repêchées des eaux profondes et des vagues en furie, que de sauvetage des personnes en détresse, mais aussi des animaux en difficulté et d’évacuations de jour comme de nuit. Le sapeur-pompier est l’homme à tout faire. Il le fait avec amour, conviction, abnégation et humanisme, le tout, au détriment de sa personne qu’il « noie » dans un environnement hostile. Confrontés régulièrement à des situations de violence extrême, les sapeurs-pompiers développent des mécanismes de défense qui ne seront pas toujours opérants face à la variété des opérations menées au cours d’une carrière. Partant de ce constat, une étude prospective menée dans 21 wilayas ayant interrogé 150 fonctionnaires, tous grades confondus, avec comme objectif de dépister les conséquences de cette pression professionnelle, « ce qui permettra la mise en place d’une stratégie de prise en charge efficace, pour permettre aux agents de la Protection civile de faire face à tous les risques professionnels et s’acquitter pleinement de leurs missions », a indiqué le sous-directeur de l’Action sociale (SDAS) à la Direction générale de la Protection civile, le Dr Ali Brouri. La Protection civile a opté pour la prévention à travers l’établissement d’études sur la stratégie de prévention et de prise en charge du psycho-traumatisme. « Les arrêts de travail sont un indicateur du moral des troupes », a-t-il assuré.

La santé mentale, une préoccupation majeure  

La santé mentale des sapeurs-pompiers est l’une des préoccupations majeures de l’institutioni, « car c’est une question d’équilibre. La préservation de la santé mentale des agents de la Protection civile est un enjeu important », a précisé le même responsable. L’étude a porté sur les arrêts de travail pour cause psychiatrique. Les auteurs de cette étude ont relevé les conséquences notamment les répercussions sur le travail, les coûts directs et indirects qu’elles engendrent en termes de frais médicaux, l’impact sur la performance, l’aménagement de poste, la détérioration du climat du travail et les risques d’erreurs. L’étude a fait ressortir que le plus grand nombre des cas déposant des arrêts de travail, pour cause psychiatrique « ont probablement besoin de quelques jours de repos ». Les diagnostics ont démontré qu’il n’y avait pas un grand nombre de personnes souffrant de psychopathologies importantes. 
Le stress, les maladies psychosomatiques, le traumatisme, la dépression forment le tableau clinique le plus apparent. Cette situation peut être liée directement à la nature du travail des agents de la Protection civile aux différents événements potentiellement traumatiques vécus pendant l’exercice de leur fonction, Les diagnostics ont démontré que les accidents de la route et domestiques, ainsi que les feux de forêt, industriels et domestiques sont les plus fréquemment vécus, en moyenne plus de cinq fois dans une carrière. Les inondations, les séismes, les effondrements et ceux du fait de l’homme (anthropiques) sont les moins rencontrés dans la vie professionnelle des agents auditionnés. Il y a une pression ressentie selon le type d’intervention. Elle est très forte, par exemple, lors de séisme, de l’anthropique, des explosions, des feux de forêt, des inondations et des incendies industriels. Il y a, également, la pression provoquée par un incident critique suite à une vision d’images abominables d’un corps déchiqueté ou décomposé, suivie de la blessure d’un collègue en intervention. S’agissant de la tranche d’âge concernée par le dépôt des arrêts de travail pour cause psychiatrique, l’étude a fait ressortir que les tranches d’âge les plus dominantes est celle allant de 31 à 35 ans, suivie de celle de 41 à 45 ans et enfin la tranche des 36 à 40 ans. 
« Le personnel qui fait l’intervention est le plus touché », a-t-on fait savoir. En ce sens, l’étude a fait ressortir « un besoin d’accompagnement, de soutien, de prise en charge psychiatrique ou psychologique ou les deux, selon les besoins en cas d’épuisement professionnel et d’exposition aux différents types de stress ou également dans le cas d’un vécu traumatique non traité ou mal élaboré ou d’une atteinte psychopathologique liée à une fragilité antérieure ». La SDAS a recommandé à ce propos la nécessité de faire une présélection psychologique rigoureuse lors du recrutement ainsi que la création d’un centre de prise en charge psychologique de la Protection civile, ainsi que le recrutement d’un médecin psychiatre pour une prise en charge à l’effet de constituer une équipe complète. Les psychologues ont plaidé également pour ancrer une démarche de prévention au niveau corporatif. La prise en charge individuelle et un suivi adapté à chaque cas ont été fortement recommandés. L’étude a mis en avant le rôle du « pompier psychologue », qui doit participer au processus de sélection lors du recrutement des fonctionnaires de la Protection civile ainsi que la participation aux commissions disciplinaires et aux manœuvres sur le terrain. « Il faut associer les psychologues à la commission médicale du dispositif lors du hadj ». La DGPC dispose de plus de 50 psychologues, chargés de plusieurs missions lors du recrutement et durant la carrière professionnelle de l’agent. Les psychologues sont chargés d’assurer les campagnes de dépistage des personnes fragiles, ils détectent les agents qui présentent des troubles du comportement.

La communication interne, un outil préventif 

L’étude a également relevé le manque de communication à plusieurs niveaux, raison pour laquelle la DGPC met en avant la communication interne. Cela s’est traduit par les différentes instructions données aux responsables pour une meilleure prise en charge des préoccupations des agents de la Protection civile. Parmi ces mesures figurent le nouveau statut de la Protection civile qui a permis la hausse des salaires, l’amélioration des œuvres sociales et le renforcement des canaux de communication entre les responsables et les subalternes. Le DGPC, le colonel Mustapha El Habiri, avait, il y a quelques mois, appelé les responsables au niveau des wilayas, « à continuer à investir sans relâche, notamment dans l’esprit de corps et d’équipe ainsi que celui du devoir de leurs éléments, constamment conscientisés à propos de la noblesse de leur métier » et d’ajouter : « En tant que responsables, commandant, chef d’unité, d’équipe ou d’agrès, vous devez veiller à la préservation de l’intégrité physique et morale de vos hommes », a-t-il noté dans son message. 
Neïla Benrahal

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