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Il a men nwen teb3et iwellihen n yghallen n usellek suite à des erreurs de prévention en matière de sécurité, l’absence d’une bonne aération  et la  mauvaise utilisation des appareils de chauffage et chauffes bain mis en cause dans de nombreux cas signalés. La baisse de température favorise le risque lors de l

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Dans les zones sinistrées de Mihoub à Médéa Le ramadhan au temps du séisme

Dans les zones sinistrées de Mihoub à Médéa

Le ramadhan au temps du séisme

Horizons le 7 juin 2016

Commune de Mihoub, premier jour du ramadhan. Le séisme d’une magnitude de 5,3 degrés a laissé des traces. Des maisons totalement effondrées, d’autres partiellement. Les fissures sont visibles sur des immeubles achevés ou en cours de réalisation. Les nouvelles cités ont accusé le coup : des balcons, il ne reste que des débris alors que les murs sont transformés en gravats. Les habitants s’abritent désormais sous les tentes fournies par la protection civile.

De notre envoyée spéciale : Neïla Benrahal

Le ramadhan de cette année ne sera pas, pour les habitants de Mihoub, région de Médéa secouée le 29 mai dernier par une succession de secousses sismiques, comme les autres. La plupart des familles ont quitté leurs maisons effondrées pour se réfugier dans des écoles, sous des tentes ou chez des voisins ou proches. Les populations des hameaux avoisinants ont moins de chance. Elles sont livrées à elle-mêmes. Commune de Mihoub, premier jour du ramadhan. Le séisme d’une magnitude de 5,3 degrés a laissé des traces. Des maisons totalement effondrées, d’autres partiellement. Les fissures sont visibles sur des immeubles achevés ou en cours de réalisation. Les nouvelles cités ont accusé le coup : des balcons, il ne reste que des débris alors que les murs sont transformés en gravats. Les habitants s’abritent désormais sous les tentes installées fournies par la protection civile.

Il fait chaud dans les tentes

Il règne un silence religieux en cette matinée de ramadhan dans la commune de Mihoub. Seule la voix d’un jeune maçon retentit : « N’essayez pas de rentrer à l’intérieur des maisons, c’est risqué. Les secousses se poursuivent toujours ». Les maisons individuelles dans cette partie de la commune appartiennent à des familles résidant à Alger. « C’est leurs maisons de campagne », précise le maçon. Pour retrouver les sinistrés il faut aller à l’école Chahid Brahim-Yahi. Des tentes sont dressées dans la cour de l’établissement. Mais les familles préfèrent passer la journée à l’intérieur des classes. « Il fait très chaud à l’intérieur des tentes, c’est insupportable », se plaint un sinistré. Et pour ne rien arranger, plusieurs familles occupent une même tente à l’exemple des Ougad. « J’ai dû héberger mes deux beaux-frères qui n’ont pas eu droit à une tente. L’un deux résidait à la poste qui s’est effondrée », raconte la mère de famille. Pour s’alimenter, les sinistrés comptent sur les scouts qui leur assurent l’approvisionnement en pain et en lait. Mieux, « des bienfaiteurs de M’sila, de Aïn-Bessam et de Bouira nous ont fourni des aides sinon aucun responsable ne s’est enquis de notre situation. Plus grave, les autorités nous ont interdit de préparer les repas à l’intérieur des tentes, ils nous ont promis un iftar collectif ». Un jeune sinistré en colère intervient. « Je ne permettrai jamais à ma sœur de manger à l’air libre en présence des étrangers, ce n’est pas normal ce qu’ils font », crie-t-il. Son voisin enchaîne : « Où sont les responsables ? Nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous nous contentons de pain et de fromage. Seul la protection civile est présente, sinon, rien. Nous avons peur de passer l’été sous ces tentes », dit-il. Souad Ougoud, candidate au baccalauréat, a passé l’épreuve dans des circonstances difficiles. « La terre a tremblé au moment de l’examen et lors des révisions. J’invite les responsables à s’enquérir de notre situation. Nous sommes stressés et paniqués mais personne ne s’émeut de notre sort », regrette-t-elle.

« Nous ne dormons plus »

A quelques encablures de là, un autre camp de sinistrés improvisé près du poste médical avancé de la protection civile. La fatigue se lit sur les visages. Les habitants rencontrés sur place affirment qu’il ne s’agit pas de l’effet du jeûne mais du manque de sommeil. « Depuis la forte secousse, nous passons la nuit en plein air. Nous dormons le jour et nous restons éveillés la nuit », confie Brahim, qui ne se rend plus à son travail. Un automobiliste originaire d’El Azizia, dont la maison a été détruite, a reproché aux responsables locaux et aux médias « un intérêt pour la commune Mihoub alors que dans les villages alentour la situation est plus dificile ». « Je dors à la belle étoile, j’ai tout perdu. Mon épouse qui vient d’accoucher est hébergée chez un voisin », raconte-t-il.

Sur arrêté du wali de Médéa, huit communes ont été déclarées sinistrées. Il s’agit de Mihoub, Meghrara, Mezghena, Tablat, Beni Slimane, Kelb El Kebir, El Azizia et Sidi Rabie. 517 tentes ont été, pour l’heure, distribuées aux populations dont 80 au centre d’hébergement des sinistrés mais huit seulement sont exploitées. « Des familles refusent ce camp de regroupement pour des raisons liées aux traditions et ont refusé de quitter leurs maisons malgré le danger. Des tentes de la protection civile ont été installées à proximité », a-t-on expliqué.

La protection civile présente en force

Les éléments de la protection civile sont fortement présents dans les communes sinistrées, a-ton constaté sur place. 200 éléments du DRPI, renforcés par leurs collègues dépêchés de Djelfa, ont été mobilisés dans cette commune. Ces détachements spécialisés dans les grandes catastrophes ne sont pas limités à l’intervention. « Ils interviennent à la moindre secousse jour comme de nuit. Ils vérifient la situation et nous assistent. Leur présence nous rassure », témoignent des sinistrés. Les agents de la protection ont également monté les tentes et aidé les citoyens dans l’acheminement de leurs affaires. Le directeur général de la protection civile, le colonel Mustapha El Habiri s’est déplacé la semaine dernière sur les lieux du sinistre pour inspecter le dispositif mis en place. « Le directeur général de la protection civile a insisté sur l’action de proximité pour rassurer la population. Les différentes unités de la protection civile ont été mobilisées sur le terrain afin de prendre en charge les préoccupations des citoyens », indique le sous-directeur de l’information et des statistiques de la direction générale de la protection civile, le colonel Farouk Achour. Outre la présence des soldats du feu, l’action des équipes de psychologues de la protection civile a été saluée par la population. Un chapiteau a été aménagé à l’intérieur du poste médical avancé mitoyen à la polyclinique de Mihoub. Il s’agit en réalité d’un espace de jeux pour enfants.

Le « psy », Brahim Khelil et « zenzla »

La mission des « psy » de la PC s’avère un réconfort. En témoignent les parents du petit Brahim Khelil, âgé de deux ans et demi, traumatisé par la forte secousse du 29 mai. « C’est un enfant actif et très éveillé mais il a perdu la parole. Il ne mangeait plus, ne dormait pas et restait toute la matinée accroché à moi », raconte son père. « J’ai sollicité les pompiers qui l’ont suivi et dieu merci il s’est rétabli. D’ailleurs il insiste lui-même pour revoir son psychologue », dit-il. De même pour Soumia âgée de 13 ans, qui a pu se libérer de l’angoisse du séisme grâce aux jeux éducatifs et dessins. Cette fillette vient tous les jours au chapiteau juste pour dessiner, une façon pour elle de s’exprimer. Le psychologue clinicien de la PC, Okba Lomri, a expliqué qu’un plan de travail a été établi pour la prise en charge des sinistrés. « L’impact du séisme était très fort ce qui a nécessité un soutien psychologique des sinistrés. On organise généralement des séances de discussion avec les adultes et de dessins et jeux avec les enfants qui trouvent des difficultés à s’exprimer », précise-t-il. Maria, Zaki, Soumia font partie de ces derniers. « Les premiers jours, ils dessinaient des constructions effondrées, ensuite des ambulances et maintenant des fleurs et des enfants en train de jouer, c’est une avancée », relève le psy. Selon le rapport de la protection civile, 388 cas ont été pris en charge par le poste médical avancé dont 287 ont fait l’objet d’un suivi psychologique. En outre, une patrouille mobile a été mobilisée dans les zones reculées afin de prendre en charge les familles sinistrées sur place notamment à Brouni et Meghraoua.

N. B.

http://www2.horizons-dz.com/IMG/pdf/horizons-148.pdf

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